mardi 27 avril 2010

Dom Juan, tirade sur l'hypocrisie, V, 2

(par Thomas)

LA n°4 : La tirade sur l'hypocrisie : I.L'art rhétorique de Dom Juan1.une démonstration organisée
2.l'art de la persuasion
II.L'éloge de l'hypocrisie
1.les marques de l'éloge
2.les avantages de l'hypocrisie
III.Les dénonciations implicites
1.La cabale contre le Tartuffe
2.l'hypocrisie
3.les faux dévots


Vocabulaire du texte :
Damner : bannir religieusement.
« Homme de bien » : honnête homme.
Pieux : qui fait ses prières.
Impiété : qui ne croit en rien, pas croyant.
Cabale : personnes qui veulent détruire quelque chose.
Grimacier : dévot.

Hypocrisie : vice, à la mode (vertu), profession/art, avantages (pas de censure, se faire respecter, impunité, défense (arme)).
Molière a combattu l’hypocrisie toute sa vie.

v.57 : « c’est sous cet abri favorable » : passage de la 1ère à la 2ème partie.
1ère partie : démonstration en faveur de l’hypocrisie.
2ème partie : hypocrisie appliquée à Dom Juan.

1 : démonstration.
2 : art rhétorique.
3 : opposition apparence/réalité.
4 : Dom Juan est cynique : il a clairement conscience du mal.
5 : Que dénonce réellement cette tirade ?

1 : Une démonstration :
Thèse : l’hypocrisie est devenue une vertu.
- arguments : analogie, par induction.
- exemples : les faux dévots.
- connecteurs logiques + ponctuation.
- présent de vérité générale : maximes.
- termes généralisant : « tous », « qui », « toutes les autres ».

2 : Art rhétorique :
- phrases complexes (subordonnées).
- figures de style : « marteau de la religion » : métaphore, personnification, hyperbole.
- vocabulaire varié et soutenu.
- question rhétorique, double énonciation : tu : public et Sganarelle.

3 : Opposition apparence/réalité :
- la fin justifie-t-elle les moyens ?
Hypocrisie : moyen.
Le but : rester libertin sans souffrir du regard des autres.
- en réalité c’est un vice mais pour Dom Juan, c’est une vertu.
- réalité : « agir de bonne foi », « véritablement », « homme de bien ».
Apparence : « grimacier », « grimace », « art », « champs lexical du théâtre ».
- Molière désigne les courtisans qui ont menés grand train pendant la première partie du règne de Louis XIV.

4 : Dom Juan est cynique :
- cynisme : forme d’humour qui consiste à rire du malheur des autres ou se vanter de son immoralité.
- champ lexical du bien et du mal.
- syllogisme : hypothèse 1, or 2, donc 3.
- pour Dom Jun, le bien = ce qui apporte, ce qui est efficace.
- champ lexical du mal : vice, imposture.
Champ lexical du bien : homme de bien, vertu, meilleur, merveilleux, religion.
- Dans la deuxième partie de la tirade, il est totalement cynique puisqu’il montre qu’il va utiliser l’hypocrisie pour critiquer les autres, pour se positionner en tant que juge (champ lexical de la justice : censeur, jugerai, pardonnerai, vengeur, accuserai, damneront ; justice religieuse, divin). La fin de sa tirade est le sommet du cynisme, il jugera les autres selon les valeurs qu’il ne possède pas lui-même. Il est très prétentieux, il se place presque au niveau de Dieu. Pragmatisme (avoir l’esprit concret, être efficace, ce qui est bien c’est ce qui est efficace) de la part de Dom Juan. Dom Juan voit tout le monde mal alors que c’est lui qui est mal.

5 : Que dénonce cette tirade ? :
Critique de l’hypocrisie.
La tirade est fait pour défendre Tartuffe (faux dévots, Prince de Conti), attaquer ce qui ont attaqué Tartuffe. Champ lexical du théâtre : « prof d’hypocrite » : prof d’acteur, « art », « censure », « grimace », « grimacier », « personnage ».
Molière est en train de dire qu’il va jouer lui aussi l’hypocrite avec des pièces à double sens.
Tirade à double sens : - vue de Dom Juan, cette tirade montre son cynisme.
- vue de Molière, il dénonce une hypocrisie de son siècle.


Conclusion
Cette scène est révélatrice de la personnalité de Dom Juan dans la mesure où elle oppose apparence et réalité. Elle est d’un cynisme presque provocateur. Elle peut se lire à double sens : éloge de l’hypocrisie par Dom Juan et Molière qui règle ses comptes avec tous les hypocrites et les faux dévots qui ont attaqués son Tartuffe. Molière est un hypocritès mais pas un hypocrite.

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