lundi 10 mai 2010

Camus, L'Etranger, Réquisitoire du procureur

(par Thomas)


Partie II, chapitre IV : de la page 153 « Et j’ai essayé d’écouter » à la page 155 « où je ne lis rien que de monstrueux ».

Réquisitoire : attaque du procureur générale.
Plaidoyer : défense de l’avocat.

1-Pourquoi le procureur estime-t-il que Meursault « est coupable aussi du meurtre » jugé le lendemain ?
A priori, ce passage ne serait qu’un discours du procureur, mais il nous renseigne sur la personnalité de Meursault de la façon dont est rapporté ce que dit le procureur par Meursault.
Thèse du procureur : inhumain, pire qu’un criminel, monstrueux.
Arguments : pas de remords, pas de sentiments, ne respecte pas les codes de la société, mauvais exemple pour les autres.
Procureur : gardien des valeurs morales.
Meursault n’est pas jugé sur un acte mais sur son comportement dans la société.

2-La manière dont le narrateur rapporte la scène est révélatrice de sa personnalité.
Meursault ne fait pas part de ses sentiments. Peu de « je » pour Meursault mais « je » pour le procureur.
« je » : « j’ai écouté encore » : Meursault veut comprendre comment un croyant peut interpréter son âme.
« je n’ai plus senti que la chaleur » : Meursault accorde des importances à la chaleur, motif récurrent dans le roman (enterrement de sa mère, meurtre de l'Arabe, procès). Importance accordée aux sensations.
Discours direct : le narrateur s’efface totalement : il rapporte toute l’argumentation du procureur (Meursault insensible), il passe plus vite sur l’attitude qu’il a avec sa mère : il se sent coupable.
Discours indirect : le narrateur juge ce qui est rapporté : verbe introducteur très neutre « dire », Meursault ne s’implique pas, il ne donne pas son avis, il ne ressent rien.
Discours indirect libre : confusion entre le narrateur et le locuteur : le narrateur et le locuteur ont le même avis (+ ironie de Camus : satire).


Bilan :
Ce réquisitoire est un discours argumentatif particulièrement efficace car il mène habillement persuasion et conviction. Il nous éclaire sur la ressemblance entre Camus et Meursault parce que la distance de Meursault permet une analyse critique. On a donc une satire de la justice.

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