lundi 10 mai 2010

Camus, l'Etranger, exipit

(par Thomas)

De la page 180 « Alors, je ne sais pas pourquoi » à la page 184 « il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine ».

1-Un monologue tragique (catharsis, origine grecque avec Aristote, adjectif : cathartique).
- Monologue : omniprésence de Meursault (« je ») ; marques de discours oral : questions rhétoriques, répétitions ; champ lexical de la colère ; phrases rythmées, découpées, tranchées ; opposition entre « je » (le narrateur) et « il » (le prêtre) ;
- Tragique : terme de la fatalité, du destin ; nous ne choisissons pas notre destin mais c’est le destin qui nous choisit ; on est tous des condamnés à mort ; pourquoi naît-on pour mourrir un jour ? ; beaucoup de vie et de mort ; plus-que-parfait : Meursault est conscient que sa vie est terminée.

2-Importance de la temporalité (ni lente, ni chronologique).
Jusqu’à maintenant Meursault ne vit que dans le présent ; il se projette ici dans le futur (conditionnel = futur dans un sytème d'énonciation au passé) ; champ lexical du temps pour la première fois.

3-L’imminence de la mort donne de la valeur à la vie de Meursault.
Meursault prend conscience du temps qui passe. Jusqu’à maintenant, Meursault n’analyse pas ses sentiments et ici il connaît leurs valeurs.
Prêtre : certitudes, vie éternelle, pas de jouissance. Meursault : jouissance, pas de certitudes.

4-Pourquoi Meursault pense-t-il soudain à la mort ?
Après le départ de l’aumônier, Meursault est plus calme. Points commun entre Meursault et sa mère : enferment (asile, prison), lieu de mort, ils étaient tous les deux à la fin de leur vie, sentiment de libération, les deux se sentent prêts à tout revivre « je me sentis prêt à tout revivre », il manifeste de l’empathie pour sa mère pour la première fois du roman.

5-Meursault est heureux à la fin.
Cette colère lui a permis de s’ouvrir pour la première fois au monde : verbes de réflexion pour Meursault (« je comprenais pourquoi » ; « j’ai senti que j’étais heureux »).
Le bonheur pour Meursault c’est de ne pas avoir d’espoir donc c’est être indifférent et il entre en communion avec le monde.
On se rend compte que la manière dont a vécu Meursault, a été faite en toute connaissance de cause : la vie menée par Meursault a été cohérente avec sa philosophie (voir la philosophie de l'absurde)

6-Meursault accède enfin à la conscience du monde et cela marque sa délivrance.
Meursault ne veut vivre que dans le présent. Scène pendant la nuit : tout le monde dort : indifférence ; veillé mortuaire la nuit.
Il a besoin que les gens ressentent des sentiments forts. Objectifs : beaucoup de spectateurs et de cris de haines.

7-l'Absurdité humaine.
« L’étranger » : roman typiquement absurde. L’absurde de Camus : confrontation entre le monde qui n’a pas de sens et l’homme qui veut en donner. Pour l’homme absurde : il n’y a que le présent, pas de Dieu. Pour Camus, Dom Juan est l’homme absurde. « Et après ? » : question rhétorique. Cette absurdité fait que pour Meursault, toute chose en vaut une autre. Champ lexical de l’égalité : « autant que », « égalisait », « aussi coupable que ». Paradoxe : « si on est tous privilégiés, plus personne n’est privilégié ». « Qu’importait si, accusé de meurtre, il était exécuté pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère ? » : phrase totalement absurde. Selon Meursault, le monde est complètement absurde, ce qu’on peut faire n’a pas d’importance. La vie humaine est absurde, la condition humaine aussi car on ne vient au monde que pour mourir.


Conclusion :
Passage très dense et très philosophique qui expose la conception de l’absurde selon Camus. Meursault refuse l’espoir, il veut être indifférent, ce n’est que comme ça qu’il peut être heureux.

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