lundi 17 mai 2010

Voltaire, Le Nègre de Surinam

(par Thomas)

Le thème dominant de ce texte est l’esclavage.
« Candide » signifie : naïf, innocent.
L’esclave est désigné par le nom « nègre ». Ce mot a aujourd’hui une connotation péjorative, mais il n'en avait pas au XVIIIème siècle.

L’objectif de Voltaire est de dénoncer l’esclavage et les conditions de vie des esclaves.
Voltaire utilise l’ironie comme procédé.
L’extrait est un apologue. Le récit est rendu vivant par le dialogue et par le dialogue dans le dialogue.
La 1ère image que l’on a de l’esclave est l’infériorité absolue car : il est étendu par terre, il se situe au-dessous des animaux, il n’a pas d’identité, c’est un demi-homme car il lui manque une jambe et une main.
Candide se met à son égal en l’appelant « mon ami », et il est touché par cette misère. Candide le tutoie mais l’esclave le vouvoie.

L’esclave n’a « plus que la moitié de son habit » car son habit été coupé en même temps que sa jambe. D’après l’article n°38 du code noir : les oreilles coupées à la première évasion, une jambe (« jarret ») coupée à la deuxième évasion et la condamnation à mort à la troisième évasion.

Cet esclave appartient à M. Vanderdendur. Jeu de mot sur le nom : Vanderdendur : vendeur dent dure.

L’esclave travaille dans une sucrerie en Guyane hollandaise.

La phrase « c’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » à la ligne 13 = c'est au prix d’une jambe et d’une main. Il ne parle pas du prix économique mais du prix humain.

Cet homme s’est retrouvé esclave car sa mère l’a vendu. Naïveté de la mère qui croyait faire son bonheur ; problème de la pauvreté des Africains.

Le « Nègre » se compare à des animaux pour mesurer son bonheur. C’est choquant car sur l’échelle du bonheur, il se place en-dessous des animaux.

L’esclavage de cet homme profite à sa mère qui a gagné de l’argent, aux européens qui achètent le sucre et à son maître qui le possède. Bref, il profite à tout le monde sauf à lui-même (alors pourquoi l'abolir ?...)

Cet esclave est protestant. Il a été converti par des prêtres hollandais. Dénonciation de l’article n°1 du code noir : les esclaves doivent être convertis au Catholicisme.

Voltaire prouve que l’esclave est un homme qui sait réfléchir car il y a des connecteurs logiques : « or », « cependant », « mais », « si ». Il a du vocabulaire. Il sait faire preuve de logique : hypothèse, arguments, conclusion (l.18-21). Il fait des réflexions personnelles. Il y a beaucoup d’ironie.

Présence du registre ironique, didactique et pathétique. L’esclave utilise la conviction avec ses arguments et la persuasion avec ses sentiments. N’importe quel être humain esclave ou pas ne doit être traité comme cela.
Voltaire dénonce également : la religion qui converti à tour de bras, les européens qui profitent de la pauvreté, les humains qui ne sont pas égaux entre eux (ils ont un comportement inhumain) et les conditions de travail difficiles.

Présence de figures de style : une hyperbole « mille fois moins », deux antiphrases (ironie) « l’honneur d’être esclave » et « fameux », une antithèse « blanc et noir », un paradoxe « l’honneur d’être esclave » et un parallélisme de construction aux lignes 9 et 10.

Candide se montre indigné par le traitement subi : « Eh, mon Dieu » (l.3) ; « horrible » (l.4).

Conclusion
C’est le texte le plus connu de Voltaire. L’extrait est un apologue très bref mais qui comporte plein d’idées notamment sur l’esclavage et les conditions de vie des esclaves.

Problématiques possibles
Que dénonce ce texte ?
En quoi est-ce un apologue ?
Montrer qu’il s’agit d’un texte typiquement Voltairien.
Qu’apporte le mélange de registres ?

Plan possible pour la problématique : Montrer qu’il s’agit d’un texte typiquement Voltairien.

I-Récit vivant/typiquement Voltairien
a)Multiples registres
b)Dialogues
c)Figures de style

II-Les dénonciations
a)Esclavage + conditions de vie
b)Stratégie (convaincre, persuader)
c)Personnages types

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