lundi 17 mai 2010

Rousseau, Origine des inégalités ...

(par Thomas)


Grâce aux connecteurs logiques, on peut déterminer les étapes du raisonnement de Rousseau :
Il y a d’abord une situation d’énonciation stable avec « tant que » (l.1) et « tant qu’ils » (l.1 et l.5).
Puis il y a l’élément perturbateur avec « mais » (l.8) qui marque une rupture.
Et enfin, il y a la conclusion de la ligne 10 à la ligne 12.
Les connecteurs logiques articulent le texte.
La thèse de Rousseau est la ligne 13 : « La métallurgie et l’agriculture furent les deux arts dont l’invention produisit cette grande révolution. Le reste du second paragraphe est composé de ses arguments.

La thèse : D’où viennent tout les maux de la civilisation.
La réponse à la thèse est : du regroupement des hommes.

Ses arguments :
Il y a des énumérations : plus d’égalité, la propriété, les campagnes qu’il faut entretenir, l’esclavage. Ces énumérations sont les conséquences de la métallurgie et de l’agriculture. La métallurgie et l’agriculture demandent un ensemble de techniques donc il faut plusieurs hommes (selon Rousseau).
Pour les poètes, c’est l’or et l’argent qui ont provoqués les maux de la civilisation mais Rousseau se moque des poètes.
Les indiens d’Amérique sont restés sauvage car ils pratiquaient soit l’agriculture soit la métallurgie alors que les européens faisaient les deux.

Regard critique sur le texte :
Rousseau est censé avoir un regard d’historien sauf qu’il caricature les hommes pas qui ne sont pas encore civilisés. « ils vécurent libres, sains, bons et heureux » : ont atteint le summum de l’utopie.
Champ lexical de l’économie : « commerce » (l.8), « provisions » (l.10), « moissons » (l.12).

Paradoxes :
- Rousseau dit qu’ils fabriquent des armes (l.4) puis qu’ils sont pacifistes (l.7).
- « ont civilisé les hommes, et perdu le genre humain » (l.15).
- petite erreur de Rousseau aux lignes 19-20 : c’est l’Australie et non l’Europe qui produit le plus de fer au monde.

Attention : Rousseau a eu beaucoup de détracteurs, peu de gens l’ont pris au sérieux. Son principal détracteur était Voltaire qui ne cessait de le critiquer. On affirme qu'il a une vision naïve de l'histoire, MAIS à aucun moment, Rousseau ne s’est prétendu historien. Rousseau était un philosophe et il ne dit pas comment ça s’est passé mais comment ça aurait pu se passer. Ce tableau est seulement un moyen pratique pour faire comprendre la logique de sa pensée, pas un tableau qui se prétendrait historiquement vrai.

Le registre dominant est le registre didactique : thèse + argument.

Procédés oratoires :
Il affirme des choses neutres et objectives. Il n’y a pas de modélisateur (« je crois que ; éventuellement, peut-être, probablement ... »), il affirme des faits. Les propositions sont courtes. Il y a beaucoup de connecteurs : on a l’impression que tout ce tient. Rousseau utilise à la fois la conviction et la persuasion.
Persuasion : vision idyllique, à la ligne 14 il introduit une once de moquerie, de mépris. Art : « ars, artis » (en latin) = artisanat, art = technique.
Conviction : connecteurs logiques.
Référence biblique à Adam et Eve : hommes heureux et bons ; sueur de l’homme : référence à « l’homme gagnera son pain à la sueur de son front ».
Mélange avec la mythologie : l’âge d’or, d’argent et de bronze.


Problématiques possibles :
- Que dénonce ce texte ?
- Quel est la stratégie argumentative de Rousseau pour expliquer les maux de la civilisation ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire