lundi 17 mai 2010

Montesquieu, de L'esclavage des Nègres

(par Thomas)

Remarque : les numéros renvoient aux numéros des paragraphes (10 paragraphes au total).

Extrait tiré de L'Esprit des Lois
C’est un texte ironique qui utilise principalement l’antiphrase : « si + conditionnel ».

Un argument logique : 2
Un argument par hypothèse : 3
Trois arguments par l’absurde : 4, 9, 10
Quatre arguments d’autorité : 5, 6, 7, 8

Diderot emploie toutes sortes d’arguments.

Mais tous les arguments se détruisent eux-mêmes :
- le 2 : « ils ont dû » : le présupposé est aberrant.
- le 3 : la liberté des esclaves vaut le bas prix du sucre. Comparaison de la privation des libertés d’un homme à un argument économique.
- le 4 : aucun lien entre le physique et le sentiment de plaindre.
- le 5 : aberrant que la couleur de peau ne présage pas une bonne âme.
- le 6 et le 7 : ils prennent exemples sur un peuple qui n’est pas exemplaires.
- le 8 : - le verre est plus rare en Afrique que l’or.
- ce n’est pas parce qu’ils n’aiment pas l’or qu’ils sont idiots.
- un objet cher n’est pas forcément mieux qu’un objet beau.
La principale faiblesse de cet argument est son ethnocentrisme (= nos valeurs sont les seules valables). Ethno = peuple, centrisme = centré.
- le 9 : la conséquence niée par Montesquieu est en réalité vraie : les européens ne se comportent pas en chrétien.
- le 10 : - les princes d’Europe n’ont aucun intérêt à stopper les trafiques d’esclaves.
- les princes ne sont pas infaillibles, ils sont critiquables.

Ces arguments semblent solides :
- Montesquieu utilise du vocabulaire rationnel et logique : « une preuve que » dans le 8, « il est impossible que » dans le 9, « on peut juger de » dans le 2, « il est si naturel de penser que » dans le 6.
- Montesquieu écrit au présent avec une apparente objectivité.
- Montesquieu fait référence à des domaines sérieux : agriculture, économie, religion, politique.
- présence de rapport cause/conséquence dans les arguments : « ce serait… si… », « si… que… ». « ayant exterminé » : valeur de cause, « ils ont dû » : valeur de conséquence.
- les présupposées (hypothèses de départ) paraissent communément admises : Montesquieu s’appuie sur des présupposées mais en réalité il n’est pas d’accord avec ce qu’il dit.

Ironie de Montesquieu :
- « ils ont dû » : pas un devoir, une nécessité.
- « si » : superlatif.
- exagération, hyperbole : « trop », « tout », « toujours », « tous ».
- « petits esprits » = philosophes : autodérision.

Montesquieu critique : l’esclavage, la politique, l’ethnocentrisme, l’injustice entre les hommes, les gens qui pensent que le physique fait l’homme, les châtiments et les privations corporelles (mutilations), les catholiques bien pensant et la naïveté des européens.

Conclusion
C’est un texte qui vise à convaincre mais surtout à persuader. L’auteur entre en connexion avec le lecteur par l’intermédiaire de l’ironie. La question initiale de Montesquieu « faut-il mettre les noirs en esclavage ? » a pour réponse non d’un point de vue moral donc c’est illégal car pour Montesquieu la loi doit s’appuyer sur la moral.

Problématiques possibles :
- Quelle est la stratégie argumentative de Montesquieu pour dénoncer l’esclavage ?
- Montrer l’ironie : à quoi sert-elle ?

Plan possible pour la problématique : Montrer l’ironie, à quoi sert-elle ?
I-Stratégie argumentative
a)Convaincre
b)Persuader
II-Que dénonce Montesquieu ?
a)L’esclavage
b)Le reste

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