mardi 27 avril 2010

Dom Juan, éloge de l'inconstance, I, 2

(par Thomas)

LA n°2 : Auto-portrait de Dom Juan :
I.Blâme de la constance et éloge de l'inconstance1.blâme de la constance
2.éloge de l'inconstance
3.art rhétorique
II.Dom Juan tente de se disculper
1.Il évoque le droit
2.Il se pose en victime
3.Il se montre doux
III.Auto-portrait
1.D'un libertin
2.D'un esthète
3.D'un conquérant

Cette tirade est une sorte de réponse de Dom Juan à ce que vient de dire Sganarelle. Sganarelle est porte-parole de la religion et de la morale. Dom Juan se justifie (ses actes, ses conquêtes, ses infidélités) auprès de la société.

Parties du texte :
1 : v.41-52 : « Quoi ? … qu’elles ont toutes sur nos cœurs. » : Réfutation.
2 : v.52-61 : « Pour moi, … je les donnerais tous. » : Victime d’une force supérieur.
3 : v.61-72 : « Les inclinations naissantes, … nous avons envie de la faire venir. » : Le plaisir qu’il en retire.
4 : v.72-86 : « Mais lorsqu’on en est maître une fois, … pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses. » : Comparaison avec la victoire, le combat.

C’est un argumentaire.
L’art rhétorique : « Quoi ? ».
1ère stratégie argumentative : il fait semblant de s’étonner (étonnement feint). Il déforme la pensée de Sganarelle. Il fait passer pour immoral ce que dit Sganarelle et moral ce qu’il lui dit. Il fait un portrait péjoratif de la fidélité. Ironie. Il associe la fidélité au champ lexical de la mort. Renversement de valeur.
Quelqu’un qui aime le beau : un esthète (ex : Dom Juan).
Les valeurs de Dom Juan ne sont pas bien/mal mais le beau/pas beau.
« Non, non : la constance n’est bonne que pour des ridicules » : présent de vérité générale, donne du poids à son argumentation.
Il passe du « je » au « nous » : généralisation, forme d’argument d’autorité.
v.60-70 : Dom Juan donne sa méthode de séduction (cynique) ; champ lexical de la douceur : il n’y a aucune violence avec les femmes.
« plaisir », « charme inexplicables », « on goûte » : il prend du plaisir.
« la mener où nous avons envie de la faire venir » : opposition avec le plaisir.
Passage cynique de la part de Dom Juan.
v.72-85 : métaphore filée sur le thème du combat comme si le jeu de séduction est un combat.
Cette séduction est nécessaire à son équilibre mental : arguments : répétition du mot « rien » ; « le beau de la passion est fini » alors que pour Dom Juan la beauté est vitale ; il a besoin d’aller de conquêtes en conquêtes pout continuer à vivre.
Dom Juan a une pathologie qui l’empêche de vivre dans le regard des femmes.
« Il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne » : antithèse voire oxymore, phrase ambigüe.
Plusieurs hyperboles dans sa réplique. Dom Juan voit grand, il parle dans la démesure. C’est un insatisfait chronique, ce qu’il a ne lui suffit pas.

Conclusion
Dom Juan est un personnage complexe qui agit contre la morale populaire, non par provocation mais par esthétisme. Il a son propre système de valeur. C’est un libertin, un libre penseur.

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