lundi 19 mars 2012

Zadig, LA2 : "Le Ministre"

LA n° 2 : Chapitre 6 , « Le Ministre » (p.22)
de « Il fit sentir à tout le monde » à la fin du chapitre
Problématique : montrer qu'il s'agit d'un apologue de réflexion morale caractéristique des Lumières.

I. Un conte divertissant
A. Les ingrédients du conte :
*ville mythique (Babylone) et passé lointain (imparfait et passé simple)
*personnages généraux (absence de nom, de précision morale ou physique, types de caractères : père aimé, fils aimant, fils intéressé, femme manipulée, amant honnête, amant cupide = qualités et défauts humains universels,
*thèmes universels (argent (« trente mille pièces d'or », mariage),
*présence d'une morale humaniste et chrétienne (comme dans les contes de fées)
B. Parallélisme des deux récits :
*Il y a de fortes ressemblances entre les deux récits, ils sont construits sur le même modèle : portrait des protagonistes (fameux négociant, fille fort riche »), énoncé du conflit (« récompenser celui des fils ; identifier celui des pères »), intervention identique de Zadig ; comportement en miroir de chacune des parties du conflit (« l'aîné lui bâtit... le second augmenta... » ; « je lui apprendra... je tâcherai de le rendre... »)
*Présence d'éléments doubles : deux fils, deux amants,
*Répétition de phrases (ou parallélisme de phrases) : « les fit venir tous les deux » ; « Il fait venir les deux mages » ; « Dieu soit loué » x2 ; « c'est moi qui » x2, etc.
C. Un récit vivant
*Insertion du discours direct ;
*On trouve tous types de phrases (interrogatives, exclamatives, déclaratives, injonctives)
* Il y a de multiples parallélismes de construction et des répétition d'expression
* Les phrases sont courtes et en parataxe (pas de subordonnées, les propositions sont liées par des virgules) ;
* Pas de descriptions inutiles, seulement des actions essentielles : Voltaire va à l'essentiel ;
*Les deux récits se suivent sans aucune transition : on passe de l'un à l'autre sans perdre de temps (ce sont les 2 récits qui illustrent une seule et même morale)

II. Une réflexion morale caractéristique des Lumières
A. Les qualités et les talents de Zadig (un ministre « éclairé ») :
Champ lexical de l'équité
Zadig est modeste, intelligent (rusé), sage (comparé à Salomon), impartial (égalité des traitement des deux protagonistes à chaque fois)
B. Zadig met en oeuvre des valeurs caractéristiques des Lumières
*Morale explicite entre les l.9 et 11 : présent de vérité générale (« tiennent, vaut ») + comparaison de contraires : (« sauver, coupable, condamner, innocent ») => morale humaine
*Autres morales implicites :
-La loi doit l'emporter sur le bon vouloir du monarque (contre la monarchie absolue de droit divin) ;
-la liberté d'expression,
-le respect des représentants du peuple (vizirs) ;
-la présomption d'innoncence ;
-une justice exemplaire (Zadig = excellent juge)
C. On peut également tirer une morale humaniste de ces récits
*Idéal de Vérité : l'essentiel contre l'apparence : les sentiments affichés peuvent être trompeurs (argent contre amour d'un père ; valeurs essentielles contre valeurs ostentatoires).
*Il faut éduquer les enfants à la sagesse (champ lexical de l'éducation) : reprend l'idée de Rabelais (Humaniste, XVIème siècle), selon laquelle il vaut mieux une tête bien faite qu'une tête bien pleine.

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