lundi 19 mars 2012

Zadig, LA3 : "Le Bûcher"

LA n°3 : chapitre 11, « Le bûcher »
de « Il y avait alors dans l'Arabie » à la fin du chapitre
La stratégie argumentative de Zadig contre le fanatisme religieux


I. Une critique du fanatisme religieux
A. La description d'une coutume barbare
*chp lexical de la barbarie , de la cruauté
*Le narrateur porte un jugement de valeur sur la coutume : « coutume affreuse » + « horrible coutume » ; ce jugement est ensuite relayé par Zadig (point de vue interne) : « usage si barbare »
*chp lexical du feu + répétition du verbe « brûler » => souligne l'horreur
*opposition ironique entre la barbarie de la coutume et le caractère festif qui l'entoure => ironie qui accentue la barbarie : « fête solennel » + « au son des tambours et trompettes » !
*la dénomination « le bûcher du veuvage » est elle aussi ironique : nom ironique qui donne un caractère joyeux à un acte horrible
*paradoxe absurde l.7-8 : « la tribu dans laquelle il y avait eu le plus de femmes brûlées était la plus considéré » => accentue encore l'absurdité de cette coutume.
*On utilise un exemple précis, avec une femme belle et jeune, pour jouer sur les sentiments du lecteur (=persuader), susciter la pitié envers cette femme.

B. La critique du fanatisme religieux
*Les termes de morale sont toujours employés avec des termes de torture par le feu :
« voulait être sainte, elle se brûlait » l.21 ; « la tribu dans laquelle … le plus de femmes brulées était la plus considérée » l.23
*La coutume est applaudie par le public (c'est bla pression sociale qui pousse les femmes à s'immoler)
*Cette coutume est assimilée à un ennemi : champ lexical de la guerre : « menaçait », « envahir » l.19-20
*ironie de la phrase « si elle voulait être sainte » : il n'y a aucun rapport avec le fgait de se brûler. D'ailleurs, Voltaire ne fait aucun rapport de cause à effet pour souligner l'absurdité de la chose.

C. Le triomphe de la raison
*Chp lexical du raisonnement : « remontra », « le fit convenir que », « ayant fait convenir que », « la raison », « esprit »
*-Arguments donnés à Sétoc : 1) « contraire au genre humain » = argument moral ; 2) « veuves qui pouvaient donner des enfants à l'Etat » = argument économique ou social ; 3) Contre-argument de Sétoc = qui évoque l'ancienneté) de la coutume « il y a plus de mille ans » = argument d'autorité, où le temps est l'autorité (« consacré », « respectable » ), mais Zadig l'emporte avec son dernier argument : la raison est encore plus vieille que cette coutume (conclusion implicite : donc elle est plus respectable encore, donc il faut l'écouter).
*Victoire de l'argumentation de Zadig : « le fit convenir », « ayant fait convenir »


II. L'art de convaincre
A. Commencer par persuader
*Zadig commence par « séduire »(// il avait commencé exactement de la même manière avec Sétoc, l. 5 : « avec beaucoup de discrétion ») = il fait preuve de beaucoup de psychologie :
Vante ses qualités physique (« beauté », « charmes ») et morales (« constance », « courage ») = chps lexicaux de la louange, de la beauté et des qualités morales.
*La séduction de Zadig fait qu'Almona tombe amoureuse de lui : litote l.39-40 « lui inspirer quelque bienveillance pour celui qui parlait ».
*l.47-49 : ironie : on met en balance la coutume contre la séduction amoureuse pour donner du goût à la vie des veuves.
*Zadig insiste sur la cruauté et la souffrance causée par la coutume pour faire peur à Almona (on est encore dans la persuasion, par la peur ici)
B. Un dialogue pour faire surgir la vérité (l'art de la « maïeutique »)
*Beaucoup de discussions avec tout le monde : c'est l'arme de Zadig. Relever les verbes de parole : « parla », « parlez », « alla trouver les chefs », « avoir entretenu »
*Dans son dialogue avec Almona, c'est Zadig qui mène le jeu : il pose les questions (phrases interrogatives) et dirige les réponses par ses questions fermées (=auxquelles on ne peut répondre que par « oui » ou par « non »). Il utilise la « maïeutique » de Socarte : faire prendre conscience à son interlocuteur que sa position ne tient pas la route.
*Zadig fait semblant de trouver des explications à l'acte d'Almona : l'amour pour son mari ou le plaisir (!!!) à se faire brûler. Il ne s'agit évidemment que d'une stratégie pour la faire convenir qu'il n'y a pas d'explication rationnelle. Il fait ressortir l'absurdité de la décision : Almona n'aimait pas son mari (énumération : « c'était un brutal … ») ; elle éprouve de la peur à se brûler (« ah! » + « frémir »)
*La réponse d'Almona se fait en deux temps : négation puis opposition par un « mais » (= conjonction de coordination). Cela prouve qu'elle est obstinée, et cela augmente d'autant le mérite qu'a Zadig à la convaincre.
*Zadig la persuade très rapidement : 1)argument moral : c'est la vanité qui pousse Almona (car elle sa brûle pour être admirée des autres) ; 2) argument épicurien : « faire aimer un peu la vie »
+ euphémisme ironique (« quelque bienveillance pour celui …) = elle est tombée amoureuse de lui. Le dernier argument de Zadig rassemble les réponses d'Almona pour souligner ses contradictions (on est purement dans la maïeutique) et mettre en évidence sa vanité absurde (se brûler pour les autres).

C. Le portrait d'un héros
*Digne d'être aimé, même d'une dévote (c'est dire !)*Malgré l'amour que lui porte la belle Almona, Zadig reste fidèle à son Astarté (l.44)
*Courageux puisqu'il va trouver les chefs des tribus (il n'est pas dit comment il les persuade, mais on lui fait confiance pour accomplir cette tâche avec efficacité)
*Zadig réussit à lui seul l'exploit d'arrêter une coutume très vieille : « on eut au seul Zadig » (adjectif qualificatif qui souligne sa force).
*antithèse : « en un jour » et « tant de siècles » : souligne encore une fois l'exploit de Zadig.
*Périphrase hyperbolique pour montrer Zadig en héros : « le bienfaiteur de l'Arabie ».
*Formule de fin de conte : « depuis ce temps » : clôt le conte qui glorifie un héros.


Conclusion :
Des Personnages stéréotypés :
- Zadig = raison car arguments tout le long du texte
- Almona = femme du peuple ne vivant que de la religion (dévote) + superficielle
+ Ironie de Voltaire tout au long du texte.
+ Dénonciation du fanatisme religieux qui aveugle les gens et conduit à la mort, sans aucune raison !

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